Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 2.djvu/262

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des canaux, dont l’eau rougie de sang balançait des cadavres, chaque pont était emporté après une lutte acharnée. Peu à peu, les soldats de Fidé-Yori furent repoussés vers la forteresse.

Dans le château la confusion était grande, on ne songeait pas à défendre la première muraille, les bastions n’existaient plus, le fossé n’avait pas été recreusé à plus de deux pieds de profondeur, On s’enfermait dans la seconde enceinte, mais là on était trop éloigné pour rendre aucun service à ceux qui combattaient. Ces derniers, après trois heures de lutte, furent repoussés jusqu’aux murs du château ; ils envahirent la première enceinte et crièrent pour se faire ouvrir la seconde. Ils allaient être écrasés contre elle.

Yodogimi cria d’ouvrir. Toutes les portes s’écartèrent à la fois, et les soldats se précipitèrent. Mais l’ennemi était sur leurs talons, lorsqu’ils furent passés on ne put refermer les portes et les soldats de Hiéyas entrèrent derrière eux.

Fidé-Yori s’était enfermé avec un millier de soldats dans la troisième enceinte du château qui entourait la grande tour des Poissons-d’Or, la résidence du siogoun et quelques palais des princes les plus nobles. Il ne songeait pas à se défendre, mais seulement à ne pas se laisser prendre vivant, ni lui ni