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Page:Gautier - L’art moderne, Lévy, 1856.djvu/16

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la croix latine, où les bras sont plus courts que le pied. L’intérieur en est divisé en soixante entre-colonnements ayant chacun onze pieds de large. Ces entre-colonnements sont eux-mêmes séparés en deux parties par une petite doucine, de façon que la partie inférieure a environ dix-huit pieds de haut et la partie supérieure onze, ce qui superpose un carré à un parallélogramme.

Il y a en outre quatre gigantesques piliers triangulaires détachés du corps de l’édifice, dont les sommets s’évasent en pendentifs et qui soutiennent par leur masse le poids de l’énorme coupole.

En outre, du côté intérieur de la porte se trouve deux grands panneaux et une imposte.

Dans les panneaux sont dessinées deux figures colossales d’Adam et Eve, acceptées comme personnages génésiaques, sans préjudice des soixante-dix dynasties préadamites et des générations antérieures, car le panthéisme doit représenter le passé, le présent et l’avenir.

Ils sont là tous les deux, l’un représentant l’âge viril ou barbare, l’autre l’âge féminin ou civilisé. Adam, type de la force ; Eve, type de l’intelligence ; Adam, le Titan de la Bible et du Thalmud, le colosse que Dieu a pétri avec les sept poignées du limon arrachées par l’ange Azraël aux sept lits de la terre effrayée, et dont la tête démesurée touchait presque les cieux ; Eve, la mère universelle, la grande aïeule du monde, la femme aux mamelles intarissables, aux larges hanches, aux flancs profonds où tressaillent déjà sourdement les générations futures et les germes ignorés de l’avenir ; outre leur signification de pères des humains, ils en ont encore d’autres plus profondes et plus cosmogoniques : ils indiquent les puissances