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XI

FRANÇAIS ET HINDOUS

La foule stationne devant le palais du gouvernement, agitée, anxieuse, avide de nouvelles. Le bruit de la bataille engagée avec les Hindous s’est répandu, on ne sait comment ; puis on a vu partir, la veille au soir, sous les ordres de Paradis, les deux cent trente Français et les sept cents cipayes. L’inquiétude est à son comble, car tous ces commerçants tremblent pour leur fortune. Que va-t-on devenir si le nabab reprend les possessions et les privilèges concédés ? s’il interdit le commerce ? La défaite, c’est la colonie perdue, la ruine ! Se battre avec les Anglais, passe encore, puisque la France est en guerre avec eux, et que leur piraterie et leur insolence dépassent tout ce qu’on peut imaginer ; mais avec les Hindous, n’est-ce pas de la folie ? On trouve, en général, le gouverneur trop aventureux ; le bruit court qu’il a un peu forcé la main au conseil, dont la sagesse réprouvait cette expédition. Et les commentaires, les conjectures, les vains bavar-