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XIV

LE SIÈGE DE PONDICHÉRY

Le canon ! les gueules de bronze crachent leur hurlement de haine et de mort à travers la nature splendide.

Un cercle de fer enferme Pondichéry ; du côté de la mer, c’est une flotte formidable ; du côté de la terre, une armée.

Déjà on se bat au village d’Ariancopan, où est établie la principale redoute.

L’endroit est admirable, avec ses bois épais, pleins de fraîches perspectives, et sa claire rivière encaissée entre des rives touffues ; mais aujourd’hui la fumée et l’odeur de la poudre cachent les fleurs et troublent leurs parfums.

Croyant n’avoir devant eux qu’un ouvrage de peu d’importance, les Anglais se sont avancés, la veille, avec une confiance funeste, essayant l’assaut du fort sans échelle ni matériel. Ils ont payé cher leur imprévoyance. S’apercevant trop tard de leur erreur,