Page:Gautier - La Question des serpentins, paru dans La Science Française, 22 mai 1896.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

et les fibres du papier n’étant plus retenues par aucune force agglutinante, céderaient à la traction de la pesanteur, et tomberaient en poussière ou en boue. En quelques heures, en quelques minutes peut-être, tout serait nettoyé, comme qui dirait par l’opération du Saint-Esprit ou plutôt de saint Médard, sans qu’il en ait coûté le moindre centime additionnel aux contribuables.

Ne me dites pas, comme on a essayé de me le dire, que cette brusque dissolution, cette averse de colle liquide, va graisser le pavé et transformer Paris en un immense casse-cou perfide et gluant. Tout d’abord, la dose de colle devra être infiniment faible, tout juste ce qu’il faut pour donner au papier la cohésion nécessaire pour résister au lancé. Jamais, par conséquent, cette colle, répartie sur de vastes espaces, ne pourra fournir seulement autant de matières visqueuses, fécondes en glissades et en chutes, qu’en