Celui qui parlait tira de sa ceinture une petite plaque de fer et la donna au prince.
— C’est bien tout, demanda Nagato, tu as dit la vérité ?
— J’en fais serment. D’ailleurs notre vie est entre vos mains et répond de notre sincérité.
— Reposez-vous, alors donnez-nous seulement vos chapeaux et vos manteaux de paille.
Les messagers obéirent, puis ils allèrent se coucher dans un coin.
— Tu m’accompagneras, Raïden, dit le prince.
Le matelot, fier d’être choisi, se rengorgea.
— Et moi ? dit Loo en faisant la moue.
— Toi, tu resteras avec Nata, dit le prince. Plus tard, cette nuit peut-être j’aurai besoin de vous tous.
Loo se retira désappointé.
On attendit que le soir fût venu puis le prince et Raïden, déguisés à leur tour en paysans, se dirigèrent vers le camp de Hiéyas.
Les matelots regardaient partir leur chef avec inquiétude.
— Puisse ton entreprise réussir ! lui criaient-ils.
— Que Marisiten te protège !
La pluie avait cessé, mais le vent soufflait toujours, il passait sur les herbes couchées, avec un sifflement soyeux ; au ciel encore clair, de gros nuages filaient rapidement, couvrant et découvrant le fin croissant de la lune. On voyait au bout de la plaine le bois se découper sur l’horizon.
— N’as-tu aucune instruction à me donner maître ? demanda Raïden lorsqu’ils furent tout près de ce bois.
— Observe et souviens-toi de ce que tu auras vu, dit le prince, je veux savoir si le camp de l’ennemi n’est