Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/110

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sur le ciel pur leurs dentelures calcaires, et leurs masses arides évidées par les hypogées et les syringes.

Lorsqu’on se tournait vers l’autre rive, la vue n’était pas moins merveilleuse ; les rayons du soleil coloraient en rose, sur le fond vaporeux de la chaîne arabique, la masse gigantesque du palais du Nord, que l’éloignement pouvait à peine diminuer, et qui dressait ses montagnes de granit, sa forêt de colonnes géantes, au-dessus des habitations à toit plat.

Devant le palais s’étendait une vaste esplanade descendant au fleuve par deux escaliers placés à ses angles ; au milieu, un dromos de criosphinx, perpendiculaire au Nil, conduisait à un pylône démesuré, précédé de deux statues colossales, et d’une paire d’obélisques dont les pyramidions dépassant sa corniche découpaient leur pointe couleur de chair sur l’azur uni du ciel.

En recul au-dessus de la muraille d’enceinte se présentait par sa face latérale le temple d’Ammon ; et plus à droite s’élevaient le temple de Khons et le temple d’Opht ; un gigantesque pylône vu de profil et tourné vers le midi, deux obélisques de soixante coudées de haut marquaient le commencement de cette prodigieuse allée de