Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/117

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retombaient par-devant ; une bandelette où s’implantaient deux plumes d’autruche divergentes serrait leur épaisse chevelure. Ces plumes ainsi posées rappelaient les antennes des scarabées et donnaient à ceux qui en étaient coiffés une bizarre apparence d’insectes.

Les tambours, vêtus d’une simple cotte plissée et nus jusqu’à la ceinture, frappaient avec des baguettes en bois de sycomore la peau d’onagre de leurs caisses au ventre bombé, suspendues à un baudrier de cuir, d’après le rythme que leur indiquait en tapant dans ses mains un maître tambour qui se retournait souvent vers eux.

Après les tambours venaient les joueurs de sistre, qui secouaient leur instrument par un geste brusque et saccadé, et faisaient sonner, à intervalles mesurés, les anneaux de métal sur les quatre tringles de bronze.

Les tambourins portaient transversalement devant eux leur caisse oblongue, rattachée par une écharpe passée derrière leur col, et frappaient à pleins poings la peau tendue aux deux bouts.

Chaque corps de musique ne comptait pas moins de deux cents hommes ; mais l’ouragan de bruit que produisaient clairons, tambours, sistres, tambourins, et qui eût fait saigner les