Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/147

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de figures de chevaux et de béliers, que des trépieds maintenaient en équilibre devant le Pharaon.

Des musiciennes parurent, car le chœur des musiciens s’était retiré : une large tunique de gaze couvrait leurs corps sveltes et jeunes, sans plus les voiler que l’eau pure d’un bassin ne dérobe les formes de la baigneuse qui s’y plonge ; une guirlande de papyrus nouait leur épaisse chevelure et se prolongeait jusqu’à terre en brindilles flottantes ; une fleur de lotus s’épanouissait au sommet de leur tête ; de grands anneaux d’or scintillaient à leurs oreilles ; un gorgerin d’émaux et de perles cerclait leur col, et des bracelets se heurtaient en bruissant sur leurs poignets.

L’une jouait de la harpe, l’autre de la mandore, la troisième de la double flûte que manœuvraient ses bras bizarrement croisés, le droit sur la flûte gauche, le gauche sur la flûte droite ; la quatrième appliquait horizontalement contre sa poitrine une lyre à cinq cordes ; la cinquième frappait la peau d’onagre d’un tambour carré. Une petite fille de sept ou huit ans, nue, coiffée de fleurs, sanglée d’une ceinture, frappant ses mains l’une contre l’autre, battait la mesure.