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V

Sur la rive gauche du Nil s’étendait la villa de Poëri, le jeune homme qui avait tant troublé Tahoser, lorsque, en allant voir la rentrée triomphale du Pharaon, elle était passée dans son char, traîné par des bœufs, sous le balcon où s’appuyait indolemment le beau rêveur.

C’était une exploitation considérable, tenant de la ferme et de la maison de plaisance, et qui occupait, entre les bords du fleuve et les premières croupes de la chaîne libyque, une vaste étendue de terrain que recouvrait, à l’époque de l’inondation, l’eau rougeâtre chargée du limon fécondant, et dont, pendant le reste de l’année, des dérivations habilement pratiquées entretenaient la fraîcheur.

Une enceinte de murs en pierre calcaire tirée des montagnes voisines enfermait le jardin, les greniers, le cellier et la maison ; ces murs, légè-