Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/164

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toi du pain de froment, des dattes et des figues sèches. »

La fille de Pétamounoph, encouragée par ces paroles hospitalières, entra dans la maison, qui justifiait l’hiéroglyphe de bienvenue inscrit sur sa porte.

Poëri l’emmena dans la chambre du rez-de-chaussée, dont les murailles étaient peintes d’une couche de blanc sur laquelle des baguettes vertes terminées par des fleurs de lotus dessinaient des compartiments agréables à l’œil. Une fine natte de joncs tressés, où se mélangeaient diverses couleurs formant des symétries, couvrait le plancher ; à chaque angle de la pièce, de grosses bottes de fleurs débordaient de longs vases tenus en équilibre par des socles, et répandaient leurs parfums dans l’ombre fraîche de la chambre. Dans le fond, un canapé bas, dont le bois était orné de feuillages et d’animaux chimériques, étalait les tentations de son large coussin à la fatigue ou à la nonchalance. Deux sièges foncés de roseaux du Nil, et dont le dossier se renversait arc-bouté par des supports, un escabeau de bois creusé en conque, appuyé sur trois pieds, une table oblongue à trois pieds également, bordée d’un cadre d’incrustations, historiée au centre d’uræus, de guirlandes et de