Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/243

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XII

Le grand vieillard se retira d’un pas lent et solennel, faisant comme une lueur après lui. Tahoser, surprise de se sentir abandonnée subitement par le mal, promenait ses yeux autour de la chambre, et bientôt, se drapant de l’étoffe dont la jeune Israélite l’avait couverte, elle glissa ses pieds à terre et s’assit au bord du lit : la fatigue et la fièvre avaient complètement disparu. Elle était fraîche comme après un long repos, et sa beauté rayonnait dans toute sa pureté. Chassant de ses petites mains les masses tressées de sa coiffure derrière ses oreilles, elle dégagea sa figure illuminée d’amour, comme si elle eût voulu que Poëri pût y lire. Mais, voyant qu’il restait immobile près de Ra’hel, sans l’encourager d’un signe ou d’un regard, elle se leva lentement, s’avança près de la jeune Israélite et lui jeta éperdument les bras autour du col.