Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/254

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aux enfers. Les passions rapprochent ceux qui ne devraient jamais se rencontrer.

« Est-ce par ici ? dit Pharaon à la servante, au bout d’une rue qui se bifurquait.

— Oui, » répondit Thamar, en étendant sa main sèche dans la bonne direction.

Les chevaux, excités par le fouet, se précipitaient en avant, et le char sautait sur les pierres avec un bruit d’airain.

Pendant ce temps, Tahoser dormait près de Ra’hel : un rêve bizarre hantait son sommeil.

Il lui semblait être dans un temple d’une grandeur immense ; d’énormes colonnes d’une hauteur prodigieuse soutenaient un plafond bleu constellé d’étoiles comme le ciel ; d’innombrables lignes d’hiéroglyphes montaient et descendaient le long des murailles, entre les panneaux de fresques symboliques bariolés de couleurs lumineuses. Tous les dieux de l’Égypte s’étaient donné rendez-vous dans ce sanctuaire universel, non pas en effigies d’airain, de basalte ou de porphyre, mais sous les formes vivantes. Au premier rang étaient assis les dieux super-célestes, Knef, Bouto, Phta, Pan-Mendès, Hâthor, Phré, Isis ; ensuite venaient douze dieux célestes, six dieux mâles :