Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/286

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mes pyramides, mes palais et mes murailles. Allez ; j’ai dit. »

Mosché, voyant qu’il ne pouvait émouvoir le cœur du Pharaon, et que, s’il insistait, il exciterait sa colère, se retira en silence, suivi d’Aharon consterné.

« J’ai obéi aux ordres de l’Éternel, dit Mosché à son compagnon lorsqu’il eut franchi le pylône : mais Pharaon est resté insensible comme si j’eusse parlé à ces hommes de granit assis sur des trônes à la porte des palais, ou à ces idoles à tête de chien, de singe ou d’épervier, qu’encensent les prêtres au fond des sanctuaires. Qu’allons-nous répondre au peuple quand il nous interrogera sur le succès de notre mission ? »

Pharaon craignant que les Hébreux n’eussent l’idée de secouer le joug d’après les suggestions de Mosché, les fit travailler plus rudement encore et leur refusa la paille pour mêler à leurs briques. Aussi les enfants d’Israël se répandirent-ils par toute l’Égypte, arrachant le chaume et maudissant les exacteurs, car ils se trouvaient très-malheureux et ils disaient que les conseils de Mosché avaient redoublé leur misère.

Un jour Mosché et Aharon reparurent au palais et sommèrent encore une fois le roi de lais-