Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/307

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XVII

Pharaon ne répondit pas à Tahoser ; il regardait toujours d’un œil sombre le cadavre de son fils premier-né ; son orgueil indompté se révoltait même en se soumettant. Dans son cœur, il ne croyait pas encore à l’Éternel, et il expliquait les plaies dont l’Égypte avait été frappée par le pouvoir magique de Mosché et d’Aharon, plus grand que celui de ses hiéroglyphites. L’idée de céder exaspérait cette âme violente et farouche ; mais, quand même il eût voulu retenir les Israélites, son peuple effrayé ne l’eût pas permis ; les Égyptiens ayant peur de mourir, tous eussent chassé ces étrangers, cause de leurs maux. Ils s’écartaient d’eux avec une terreur superstitieuse, et, lorsque le grand Hébreu passait, suivi d’Aharon, les plus braves s’enfuyaient, redoutant quelque nouveau prodige, et ils se disaient : « La verge de son compagnon va-t-elle