Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

le pedum, le sceptre ; l’œil osirien dilatait sa prunelle rouge cernée d’antimoine ; les vipères célestes épaississaient leur gorge autour des disques sacrés ; des figures symboliques allongeaient leurs bras empennés de plumes semblables à des lames de jalousie, et les deux déesses du commencement et de la fin, la chevelure poudrée de poudre bleue, le buste nu jusqu’au dessous du sein, le reste du corps bridé dans un étroit jupon, s’agenouillaient, à la mode égyptienne, sur des coussins verts et rouges, ornés de gros glands.

Une bandelette longitudinale d’hiéroglyphes, partant de la ceinture et se prolongeant jusqu’aux pieds, contenait sans doute quelques formules du rituel funèbre, ou plutôt les nom et qualités de la défunte, problème que Rumphius se promit de résoudre plus tard.

Toutes les peintures, par le style du dessin, la hardiesse du trait, l’éclat de la couleur, dénotaient de la façon la plus évidente, pour un œil exercé, la plus belle période de l’art égyptien.

Lorsque le lord et le savant eurent assez contemplé cette première enveloppe, ils tirèrent le cartonnage de sa boîte et le dressèrent contre une paroi de la cabine.

C’était un spectacle étrange que ce maillot fu-