Page:Gautier - Le Vieux de la montagne, Armand Colin et Cie, 1893.djvu/113

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encore par plusieurs collines et par une large vallée, dans laquelle une jolie ville apparaissait, ceinte de murailles, avec une mosquée à son centre.

Les gens de l’escorte donnèrent le signal du départ, et on commença à descendre, entre des arbres et des rochers, un sentier qui s’enroulait en spirale autour du mamelon. Puis le chemin s’encaissa, dévalant presque à pic ; ensuite, on contourna une roche énorme, qui semblait un quartier de montagne brisé, pour aboutir à un haut vallon qu’il fallait traverser.

Tout à coup, au tournant du rocher, au moment où l’on débouchait dans le vallon, les mules bronchèrent, se rejetèrent d’un brusque mouvement en arrière, effrayées par un horrible tumulte qui éclata si soudainement que la petite caravane demeura un instant comme pétrifiée, incapable de comprendre ce qu’elle voyait ni ce qu’elle entendait.

Les cavaliers de l’escorte se remirent les premiers et firent descendre rapidement les deux femmes de la litière, secouée d’une façon désordonnée par les bêtes affolées.

On était tombé au beau milieu d’un combat