Page:Gautier - Les Deux Etoiles.djvu/193

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



CHAPITRE XIII.


Priyamvada se leva et alla prendre dans un coin de la salle une petite table de laque de Chine qu’elle apporta devant Volmerange, qui suivait tous ses mouvements avec une curiosité inquiète.

Une fleur de lotus rose, fraîchement épanouie, trempait sa queue dans une coupe de cristal pleine d’eau. Priyamvada prit la fleur et vida la coupe sur la terre d’un vase du Japon ; puis elle la posa sur la table après l’avoir remplie d’une eau nouvelle puisée dans une buire curieusement ciselée et fermée avec soin.

— Ceci, dit la jeune Indienne, est l’eau mystérieuse qui est descendue du ciel sur la montagne Chimavontam, et coule du mufle de la vache sacrée conduite dans ses détours par le pieux Bagireta ; c’est l’eau sainte du fleuve qu’on appelait autrefois Chliaros, et que maintenant on nomme le Gange. Je l’ai recueillie en me penchant de l’esca-