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CHAPITRE XIX.


Le cheval accroché au passage par Volmerange était de noble race et léger comme le vent ; en quelques minutes, il emporta son cavalier hors du centre de la bataille, ou plutôt de la boucherie, car ce n’était plus qu’un massacre confus d’éléphants, de chevaux et d’hommes. La déroute était complète.

Pendant quelque temps, Volmerange entendit hurler les éléphants dans le lointain, et vit sur le terrain rougi par les reflets du bois incendié galoper devant lui l’ombre de son cheval comme un monstre fantasmagorique qu’il aurait poursuivi ; le cheval lui-même s’irritait de cette ombre difforme, s’élançait avec fureur et penchait la tête pour la saisir aux dents.

Peu à peu les fuyards qui, dans les premiers élans de la course de Volmerange galopaient à ses côtés, étaient restés en arrière : le cri des élé-