Page:Gautier - Les jeunes France, romans goguenards.djvu/199

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taure, comme dit M. de Balzac ; il a bien de l’esprit, ce garçon-là. Vraiment, ce serait d’un bouffon achevé.

rodolphe, vexé de voir sa scène tourner en eau de boudin. — C’est d’un bouffon achevé, comme vous le dites fort agréablement.

le mari. — J’ai dit ce serait, et non pas c’est ; il y a une furieuse différence de l’indicatif au conditionnel. Hi ! hi !

rodolphe. — Comme il vous plaira, monsieur. Mais comment avez-vous fait cette découverte importante ?

le mari. — C’est une lettre qu’on m’a écrite, une lettre anonyme encore. Il n’y a rien que je méprise sur la terre comme une lettre anonyme. Gresset, le charmant auteur de Vert-Vert a dit quelque part :

Un écrit clandestin n’est pas d’un honnête homme.

Je suis parfaitement de son avis.

rodolphe, gravement. Il faut être bien infâme pour…

le mari, tirant la lettre de sa poche. — Tenez lisez-moi cela. Qu’en pensez-vous ? Cela n’est pas mé-