Page:Gautier - Lettre à la présidente, voyage en Italie. 1850.djvu/19

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une touche d’un roux doré, très riche, très chaud, rappelant les Terres de Sienne, les momies et les bitumes les plus titanesques ; il n’y avait point de pépins de figues dedans, mais un poil d’un noir bleu, très dru, très crespelé, qui fit délicieusement errer mon imagination érectile des hauteurs crépues de la motte, jusqu’au soleil de poils épanoui autour de la rose mystique, par les soupirs d’un ventre mélancolique. J’enviai le sort de ce papier, qui avait traversé ce fauve entre-fesson, frôlé ce boyau culier, effleuré ces badigoinces couleur de chocolat, et chatouillé ce clitoris au capuchon cuisse de créole ; et, tout en allongeant mon prépuce, comme un bout de savate, je filai, avec une glaire, aussi limpide qu’un cheveu de cristal, le quatrain suivant :


Heureux jardin qu’elle bêcha !
Heureux privé qu’elle enfourcha !
Heureux papier qu’elle tacha !
Heureux sonnet qui la torcha !