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GÉRARD DE NERVAL.

appelait alors libéral et, de plus, impérialiste, deux nuances qui se fondaient dans une commune haine des Bourbons. Cette opinion chez lui se comprenait, car il était fils d’un ancien chirurgien-major des armées napoléoniennes. Ce culte de l’empereur n’était cependant pas aveugle, car, dans une de ses odes, Gérard reproche au grand capitaine

D’avoir répudié deux épouses sublimes :
Joséphine et la Liberté !

Cette préoccupation politique ne l’empêchait pas de marcher avec l’école dont la devise était : « La liberté dans l’art, » et d’être un chef de bande menant une escouade aux représentations d’Hernani. Il installait ses hommes, applaudissait consciencieusement et se retirait pour aller présenter ses devoirs à son père, qui se couchait