Page:Gautier - Portraits et Souvenirs littéraires, 1875.djvu/92

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cueillir avec indulgence, malgré nos airs de rapin, dans cet élégant salon ; et les rapports créés par le journal nous servirent de prétexte pour des visites rares d’abord, plus fréquentes ensuite, et presque quotidiennes plus tard.

Nos souvenirs sont peu nombreux sur cette période ; nous n’avions pas encore nos grandes et nos petites entrées auprès de cette reine, et nous restions perdu parmi la foule des courtisans : mais, à dater de la rue Laffitte, où M. Émile de Girardin, s’étant défait de l’hôtel à cour circulaire de la rue Saint-Georges, alla demeurer, nous eûmes ce bonheur d’être admis dans la familiarité de ce charmant esprit et de ce grand cœur.

Madame de Girardin était alors dans tout l’éclat de sa beauté ; ce que ses traits magnifiques avaient pu avoir de trop arrêté, de trop découpé