Page:Gautier - Richard Wagner et son œuvre poétique, 1882.djvu/114

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
100
les maîtres chanteurs

Au milieu du tumulte qui devient formidable, Walther reprend son chant Joyeux et libre comme pour protester, au nom de la nature renaissante, contre le souffle glacé de l’hiver stérile. Les espiègles apprentis, tout heureux de cette confusion, enveloppent l’assemblée furieuse dans une folle ronde, et souhaitent ironiquement à Walther le bouquet de fiancé.

Le second acte nous montre une des rues si pittoresques de la Nuremberg ancienne ; d’un côté s’ouvre l’échoppe de Hans Sachs, de l’autre se dresse la maison de Pogner.

Sachs revient tout rêveur de la tumultueuse séance ; lui seul a été profondément troublé par l’improvisation du chevalier, et il sent ses vieilles croyances chanceler.

— Ah ! dit-il, tandis que dans l’orchestre passent et repassent des fragments du chant de Walther, cette mélodie je ne puis la retenir, et je ne puis pas non plus l’oublier, c’était nouveau et cela résonnait comme un chant ancien…