Page:Gautier - Richard Wagner et son œuvre poétique, 1882.djvu/126

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
112
l’anneau du nibelung

l’eau, et toutes trois se poursuivent, en jouant autour de l’or tout-puissant, inconnu et vierge encore.

Mais voici que, du fond obscur du fleuve, grimpe un nain bizarre qui suit d’un regard avide le jeu charmant des ondines. Il les effraie d’abord. Mais bientôt elles rient de leur peur, en reconnaissant que le nain est amoureux d’elles. Alors, elles se font un jeu de le poursuivre, de le tenter, puis de lui échapper, en le narguant de leur rire moqueur.

Cependant, le soleil passe au-dessus du fleuve ; un rayon tombe sur le filon d’or qui resplendit soudain et illumine les profondeurs de l’eau.

— Qu’est cela ? s’écrie le Nibelung ébloui.

— Quoi ! répondent-elles, tu ne sais rien de l’or merveilleux qui sommeille et veille tour à tour ?

— Rien de la délicieuse étoile qui luit sous les flots ?