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acte deuxième

— Tu laisses les fleurs courtiser le papillon.

— Laissez-moi, vous ne me prendrez pas ! s’écrie le jeune homme qui veut fuir.

Mais alors Kundry apparaît dans un bosquet qui s’entr’ouvre. Voluptueusement étendue sur un lit de fleurs, elle est d’une beauté suprême et parée de la façon la plus étrange, la plus superbe, dans le goût oriental.

— Parsifal ! demeure ! s’écrie-t-elle.

À cette voix les jeunes filles effrayées s’éloignent à regret en jetant de doux regards au bel adolescent.

— Salut à toi charmant, à toi fier, à toi niais !

Et elles disparaissent avec des rires étouffés.

— Parsifal !… murmure le jeune homme stupéfait ; une fois, en rêve, ma mère m’a nommé ainsi.

Alors, avec la majesté d’une déesse et une douceur d’une mélancolie pénétrante, la séductrice lui parle de sa mère qu’il abandonna