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richard wagner

gage que nous sommes habitués à considérer comme le monopole du Parisien, et qui, chez lui, acquéraient encore un charme particulier de l’accent étranger et, — malgré la grande facilité avec laquelle il parlait le français, — de ses tournures de phrases originales et imprévues. Il parla de Paris où il avait beaucoup souffert, mais qu’il aimait encore, et, sans aucune amertume, de la grande bataille du Tannhauser. Je me souviens, entre autres, de cette phrase :

— Puisque le public de l’Opéra n’aimait pas ma musique, pourquoi vouloir la lui imposer ?

Ce groupe de chauds partisans qui s’était formé en France paraissait le toucher vivement ; il fondait peut-être même une espérance secrète sur l’esprit d’initiative des Français.

En dépit de ses succès toujours grandissants en Allemagne, il avait là encore des adversaires acharnés et était en butte aux persécutions les plus basses. La presse l’injuriait