Page:Geffroy – Hermine Gilquin, 1907.djvu/149

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églises, sur les tas de pierres ou dans les lavoirs. Elle ne se souvient plus de ce que c’est qu’une maison, un foyer, un lit. Elle est l’animal errant.

— O l’est d’sa faute ! — disent les gens.

Quat’sous ne comprend pas bien pourquoi elle n’a pas en elle l’instinct du travail, de l’économie, du devoir ! Si elle avait eu tout cela, elle serait pareille aux autres femmes, qui triment, soignent leur mari, élèvent leurs mioches, — tiennent leur rang dans la société.

Mais l’absence de toute lumière chez cette ignorante est-elle plus une faute que la pauvreté et l’infirmité ? Elle ne fait souffrir qu’elle seule, et ce n’est pas le morceau de pain et le sou qu’on lui jette qui doivent donner aux charitables le droit d’être des juges aux arrêts cruels et inexorables. Le chien errant a faim comme le chien à l’attache. Il y a plus de travailleurs que de