Page:Geffroy – Hermine Gilquin, 1907.djvu/154

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vous avez été une gentille petite fille, vous aussi…

— Oui… et maintenant j’suis une vieille salope… Qué qu’vous voulez ?… quand j’étais une petite fille, ma mère ne m’a pas appris à aimer le travail… Elle était bien trop occupée à se saoûler et à me donner des coups… J’vaux encore mieux qu’elle… J’me saoûle comme elle… quand j’peux… mais j’ai jamais fait du mal à personne…

— Mais quelle vie vous avez, ma pauvre Quat’sous !… Et par votre faute… puisque vous parlez comme vous le faites…

— Oh ! ça irait encore si j’avais tous les jours l’ventre plein… La pluie, le froid, tout ça m’est égal… O l’est la faim qu’est le plus dur…

— Un abri, c’est bon aussi… vous auriez pu avoir un abri… mais il vous faudrait avoir une autre manière de vivre… Vous vous conduisez mal… vous faites