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VIII
TABLEAU HISTORIQUE

taquèrent ouvertement les provinces d’une monarchie qui s’écroulait. Leurs incursions, d’abord incommodes, devinrent bientôt des invasions formidables ; enfin, après une longue suite de calamités réciproques, les conquérants s’établirent dans le centre de l’empire. Rien n’est plus curieux que l’histoire de ce temps. Les Romains servent à la grandeur des Chrétiens en les faisant mourir pour leur foi, et Dieu prépare dans les Barbares des vengeurs à ceux qui meurent pour la divinité de son Fils. Le monde s’ébranle et prépare le grand triomphe du Christianisme. Encore un peu de temps, le Christianisme sortira des Catacombes et montera sur le trône impérial.

Philippe fit une paix honteuse avec Sapor. Bossuet remarque que le premier parmi les Romains il abandonna par un traité quelques terres de l’empire. On a cru que Philippe s’était fait Chrétien. Dèce le tua, et monta sur le trône. C’est sous le règne de ce dernier que s’alluma contre l’Église la plus terrible des persécutions qu’elle eût subies jusque-là.

L’histoire romaine n’est plus qu’une suite de revers et de succès, d’élévations à l’empire et de renversements de trônes. C’est la confusion qui précède les catastrophes. Nous empruntons ici au Discours sur l’Histoire universelle quelques traits sur cette succession d’empereurs qui se succèdent si rapidement sur la scène du monde.

« Gallus et Volusien passèrent bien vite ; Émilien ne fit que paraître ; la souveraine puissance fut donnée à Valérien, et ce vénérable vieillard y monta par toutes les dignités. Il ne fut cruel qu’aux Chrétiens. Les Perses défirent Valérien, qu’ils prirent ensuite par une infidélité ; et, après lui avoir laissé achever sa vie dans un pénible esclavage, ils l’écorchèrent, pour faire servir

    que c’est qu’une charrue. Il erre toujours, comme s’il cherchait une patrie et un foyer. Si vous lui demandez d’où il est, il ne saura que répondre. Il est ici aujourd’hui, mais hier il était là ; il a été élevé là-bas, mais il est né plus loin.

    Quand la bataille commence, il pousse un hurlement terrible, arrive, frappe, disparaît et revient comme l’éclair. En un instant il emporte et pille le camp assailli. Il combat de près avec le sabre, et de loin avec une longue lance dont la pointe est artistement emmanchée. »