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et les oracles sont d’accord. Il fut attaché à une croix ; il rendit de lui-même son âme avant le dernier coup de lance du bourreau ; et, le troisième jour, il ressuscita d’entre les morts par sa propre vertu. Il apparut à ses disciples tel qu’il avait été d’abord ; il se fit reconnaître de ceux qui le voyaient, toujours dans la même chair, réelle, solide, palpable, et portant encore la trace des liens funèbres. Il séjourna quarante jours parmi eux, pour leur inculquer les paroles de la vie et leur apprendre ce qu’ils devaient enseigner. Sa mission remplie, une nuée majestueuse l’emporta au ciel. Il y remontait pour rapporter triomphant aux pieds de son Père l’homme qu’il avait tant aimé, l’homme dont il avait revêtu la faiblesse, l’homme qu’il avait arraché au trépas ; mais aussi pour en redescendre incessamment châtier le démon, juger le monde avec la sévérité d’un vengeur et la puissance d’un juge, après que ses disciples auraient porté aux nations les préceptes du salut, fait passer les nations des ténèbres à la lumière, et dessillé leurs yeux trop longtemps fermés. Ce n’est pas tout : de peur que la foi de ses serviteurs ne fût peu solide et la confession du nom chrétien peu laborieuse, les tortures, les croix, les tribulations de toute nature furent chargées de nous mettre à l’épreuve. La souffrance, qui est le témoin de la vérité, est employée sur la terre, afin que la divine filiation de Jésus-Christ et sa sanglante immolation pour le salut des hommes soient proclamées par la voix de ses prédicateurs, ainsi que par le sang de ses martyrs. Voilà celui dont nous suivons les étendards ; voilà notre guide, notre flambeau, l’auteur de notre salut ; voilà celui qui promet l’éternité et Dieu son père à ceux qui le cherchent et croient en lui. Ce qu’est Jésus-Christ dans sa gloire, Chrétiens, nous le serons un jour, si nous imitons Jésus-Christ ici-bas.


VII.

DE LA MORTALITÉ[1].


Je le sais, frères bien-aimés, un jugement solide, une foi

  1. La peste qui ravagea tout l’empire durant douze années consécutives