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que les trônes furent placés, et l’ancien des jours s’assit : son vêtement était blanc comme la neige, et les cheveux de sa tête semblables à une laine blanche et pure. Son trône était formé d’un feu subtil et éthéré, et les roues de ce trône étaient des flammes ardentes. Un fleuve de feu très-rapide coulait devant lui ; un million d’anges le servaient, et mille millions se tenaient debout devant lui. Le jugement commença, et les livres furent ouverts. J’étais toujours attentif aux paroles insolentes qui sortaient de la bouche de la petite corne ; mais aussitôt la bête fut tuée, et son corps fut livré aux flammes pour être consumé ; et je vis que la puissance des autres bêtes leur avait été enlevée. »

XXII.[1]« Je considérais ces choses dans cette vision nocturne, et je vis alors le Fils de l’Homme qui s’avançait sur les nuées du ciel ; et il arriva jusqu’aux pieds de l’Ancien des jours. Et il se présenta à lui. Il lui a donné la puissance, la gloire et la domination ; il eut dans sa sujétion tous les peuples, toutes les tribus et toutes les langues. La puissance qui lui fut donnée ne passera point, et son royaume durera éternellement. »

XXIII. Mais comme ces passages ont un sens caché, et que plusieurs personnes ont de la peine à saisir, nous n’omettrons rien de ce qui pourra en faciliter l’intelligence à tous les hommes d’un esprit droit et sain. Daniel, par la lionne qui sort de la mer, a voulu désigner le royaume de Babylone, parce que cet empire portait dans ses armes une tête d’or de lionne. Par des ailes comme celles de l’aigle, il veut signifier l’orgueil de Nabuchodonosor, qui l’avait égaré jusqu’à défier Dieu lui-même. Ensuite il ajoute : on lui a arraché ses ailes, pour signifier la ruine de sa gloire : il fut, en effet, précipité du trône. Et en disant : il lui fut donné un cœur d’homme, et il marcha avec des pieds d’homme, Daniel a voulu dire que ce roi fit pé-

  1. Dan. vii, 13 et suiv.