Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/205

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jugés de son temps : elle prend nécessairement leur couleur. Mais une vérité neuve ne porte ni les vêtements de la nation, ni les livrées du siècle ; elle est nue en venant au monde.

L’espace et le temps, voilà ce que l’homme se propose de mesurer ; l’un circonscrit son existence momentanée ; l’antre accompagne son existence successive. Ces deux étendues sont liées par une relation nécessaire qui est le mouvement. Dès qu’il est constant et uniforme, l’espace est connu par le temps, le temps est mesuré par l’espace. Nous l’avons dit, l’homme n’a point en lui la constance et l’uniformité ; différemment modifié à chaque instant, il est changeant, inégal et trop peu durable pour être la mesure de la durée.

On y parvint (il s’agit de mesurer les distances angulaires) par une suite d’idées et d’inventions, difficiles, parce qu’elles sont les premières ; sublimes, parce qu’elles sont simples.