Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/25

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Brunswick pour prendre des nouvelles de la part du général et de Mlle  Germain. L’officier court en poste, arrive, trouve Gauss qui, chaudement recommandé et invité à dîner chez le gouverneur, déclare ne connaître ni le général, ni Mademoiselle Sophie Germain ; celle-ci, dans son empressement, avait oublié que l’intervention de M. Le Blanc eût été seule compréhensible. Cependant sur le rapport que l’envoyé rendit de sa mission, des explications furent échangées et Gauss, sachant à qui adresser l’expression de sa reconnaissance, s’en acquitta dans des termes aussi touchants pour l’amie — c’est le mot qu’il emploiera désormais — que flatteurs pour la géomètre. Combien la philosophie du dernier siècle, élargissant la sociabilité et appelant les hommes à la science, à la tolérance, aux mœurs pacifiques, aurait épargné d’années douloureuses à l’humanité sans le sophiste et le batailleur auxquels, par la mauvaise chance des événements, échut la dictature ! Ce passage de la réponse du général Pernety à Mlle  Germain le prouve bien aussi : « Me voici faisant un siège, entendant et faisant gronder le ou les tonnerres, brûlant des maisons, des églises, car les clochers sont