Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/68

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doit renaître avec le crédit des vérités incontestables. Que cette renaissance soit possible, tout l’annonce. Mais ne fallait-il pas d’abord écarter les vaines théories qui supposent l’incompatibilité de l’imagination et de la raison, montrer l’inanité actuelle des notions qu’on abandonne, justifier celles qu’on y substitue ? C’est à quoi la plume de l’auteur des Considérations s’est employée, rendant un éminent service, non seulement pour l’étude de la question elle-même, mais encore pour l’importance des résultats sociaux qu’elle comporte. De quel avantage ne serait-il pas pour le politique, réduit encore à la contingence des données empiriques, de pouvoir en appeler à la certitude des lois naturelles ? J’imagine qu’il ferait mieux nos affaires. Surtout s’il se pénétrait en même temps de cette vérité d’ordre pratique exprimée dans l’éloge du czar-académicien[1], à savoir qu’il faut de la vigueur pour lier une nation à des nouveautés utiles.


Les Pensées détachées de Sophie Germain, assurément, n’ont pas été écrites pour le pu-

  1. Pierre 1er.