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à une centaine de mètres au sud de la nouvelle mairie[1], la route allant vers Marcy-l’Etoile. J’ai repéré ce point par un nivellement régulier par rapport à la cote de la gare de Grézieu (cote 320) ; le sol de la route est exactement à l’altitude de 332m,61, ce qui donne pour le radier, à quelques centimètres près, la cote 332.

De là on peut suivre la direction de l’aqueduc, qui traverse le jardin Brochet, puis le parc du château des Places, appartenant à M. Barillot. De menus débris, en quantité, forment dans un champ qui fait partie de ce parc une traînée rougeâtre très apparente, marquant, à ne pas s’y tromper, la direction du canal, naguère détruit par des minages[2]. Au sortir de ce domaine, la conduite maintenait son niveau en contournant au nord la cuvette formée par la prairie dite de l’Etang, puis aboutissait vers l’extrémité nord de la propriété Mas, au Tapinier ; et c’est tout près de là, un peu au-dessus du plateau légèrement incliné de Corlevet, qu’était, vers la cote 325, le point le plus important de cette conduite d’eau, celui où elle se terminait comme canal maçonné, pour se transformer en conduite par tuyaux, jusqu’à Lyon.

Branche du Pirod ou du bas de Pollionnay. — Un peu en amont — je ne saurais indiquer le point exact — avait lieu la jonction avec une autre branche accessoire venant de Pollionnay et amenant de l’eau des sources inférieures de cette région. Dans l’exploration de ce tronçon, beaucoup moins important que les autres, je ne suis pas remonté au delà du hameau Le Pirod, à un kilomètre environ au nord-ouest du village de Grézieu, à l’altitude 328. Un propriétaire, nommé Pilon, y a découvert et défoncé la conduite en creusant des fondations pour l’agrandissement de sa maison d’habitation ; on l’a mise à jour également

  1. En 1886, la voûte était encore intacte à quelques centimètres au-dessous de la chaussée ; la pioche du terrassier l’avait épargnée ; mais, à la longue, par suite du tassement de la route, elle en vint à former une saillie gênante pour la circulation des voitures, et l’obstacle dut être coupé. L’endroit m’a été désigné de la façon la plus précise. Il est en face de la maison Rayet.
  2. M. Barillot ayant eu l’obligeance de me conduire à travers son parc, j’ai pu, par un hasard assez curieux, ramasser parmi ces débris, un fragment de l’enduit cimenté, et poli à la surface, de l’un des piédroits, ce fragment présentant deux facettes qui forment un angle dièdre saillant d’environ 65°. Le canal dessinait donc sous le sol de ce champ un coude qui lui faisait prendre cette inclinaison vers le nord. Ce qui peut présenter quelque intérêt, c’est la constatation de cette ligne brisée, quand on aurait pu supposer une courbure, continue ou de court rayon.