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latine, que les archivistes de la ville de Saint-Etienne furent appelés à venir déchiffrer, et qui est ainsi conçue :

E X A V C T O R I T A T E
I M P C A E S T R A I A
N I H A D R I A N I
A V G N E M I N I
A R A N D I S E R
E N D I P A N G
E N D I V E I V S
E S T I N T R A I D
S P A T I V M A G
R I Q U O D T V T E
L A E S D V C T V S
D E S T I N A T V M
E S T

« Ex auctoritate imp(eratoris) Caes(aris) Trajani Hadriani Aug(usti), nemini arandi, serendi pangendive jus est intra id spalium agri quod iutelae duclus destinatum est[1]. »

Nous aurons à revenir sur ce monument et sur l’inscription qu’il porte. Disons tout de suite qu’à première vue deux conclusions s’en dégagent. La première, c’est que l’aqueduc, comme il a été déjà dit, date au plus tard du règne d’Hadrien ; la seconde, c’est qu’il s’agit bien ici d’un canal important, et non pas, pour user du terme de Gasparin, d’une simple rigole afférente, que l’on n’eût pas pris soin de garantir par une ordonnance impériale aussi explicite.

Les dimensions de ce canal sont au reste exactement les mêmes au voisinage de l’endroit où la pierre fut découverte qu’au souterrain de la rive opposée ; la construction intérieure est pareille. Tout, en un mot, confirme bien qu’il s’agit d’une seule et même conduite.

  1. « En vertu de l’autorité de l’empereur César Trajan Hadrien Auguste, le droit n’est donné à personne de labourer, de semer ou de planter dans cet espace de terrain qui est destiné à la protection de l’aqueduc. » La commune de Chagnon n’a pas voulu se dessaisir de son bien ; la pierre a été transportée dans une salle de la mairie, où elle est encore.