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truction de ce tunnel sera décrite plus loin. Je me contente de faire observer ici que l’endroit où il commence marque le début d’une région d’escarpements très ardus ; les flancs de la vallée se hérissent de rocs irréguliers à pointes saillantes, à anfractuosités tourmentées. Ce n’est pas pour abréger le parcours, que le tunnel a été percé ; c’est parce que l’ingénieur a jugé avec raison plus simple d’entamer à même le rocher, si résistant fût-il (c’est du gneiss très dur), que de l’entailler à la surface pour construire une galerie en encorbellement, soutenue par des substructions inégales dont la fondation aurait été difficile et la stabilité insuffisamment assurée.

En s’engageant dans : la galerie souterraine, on éprouve une réelle admiration, car on la dirait toute neuve et prête à être remise en service, tant le radier en est solide, la voûte en cintre parfait avec son revêtement intact, gardant encore l’empreinte polygonale des couchis, comme à La Brévenne, et tant les parois sont lisses et brillantes. Cette galerie n’est pas en droite ligne, comme cela serait si elle avait été creusée pour raccourcir le trajet : on reconnaît très bien, aux nombreuses sinuosités qu’elle fait, que le constructeur a suivi tous les contours de la montagne. À cent mètres environ de l’ouverture, on se heurte contre un éboulement qui a complètement obstrué le canal. Je ne saurais déterminer s’il s’agit d’un puits comblé ou d’un effondrement total du tunnel à partir de ce point. Toujours est-il qu’on ne l’a pas découvert plus loin et qu’on ne sait pas où est son issue. En se maintenant de niveau à l’extérieur et en considérant où les rudes escarpements finissent, on peut deviner pourtant à peu près où elle se trouve, c’est-à-dire où reprend la tranchée couverte. La longueur totale du souterrain semble être, d’après cela, voisine d’un kilomètre.

De Saint-Genis à Mornant. — Du réservoir de fuite où aboutissaient le siphon et aussi le canal de contour[1], il ne reste plus aucune trace. Mais on peut le situer, sans risque de se tromper beaucoup, au voisinage du cimetière de Saint-Genis-Terrenoire.

  1. Le point de jonction pouvait se trouver, soit au réservoir même, soit a quelques mètres en aval. La question ici n’a pas d’importance.