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La distance du réservoir de chasse à ce réservoir de fuite est de 900 mètres environ. Au sortir de ce dernier, l’aqueduc, passant à l’est de Saint-Genis-Terrenoire, se dirigeait au nord-est, puis dessinait un rebroussement pour aller faire un contour à l’ouest et passer dans la vallée du Feloing, qu’il franchissait sur un pont dont on distingue encore les deux culées (fig. 22, hors texte). Ce pont devait avoir au moins 35 mètres de long et s’élever de plus de 15 mètres au-dessus du ruisseau. Puis c’était, sur la commune de Saint-Martin-la-Plaine, par-dessus un affluent du Feloing, un autre pont plus court, (fig. 23, hors texle) dont la longueur peut être évaluée à 17 mètres. La culée d’amont était établie contre un rocher qui a été taillé en plan incliné ; on aperçoit encore au milieu du ruisseau des débris de piles renversées à parements réticulés. Quant aux culées, pour ce pont comme pour le précédent, elles étaient appareillées en maçonnerie de moellons à joints horizontaux. Au sud-est, puis à l’est du même village de Saint-Martin, trois autres vallons sont franchis, entre autres celui du Rieux, en des points où l’on voit encore quelques restes, mais bien peu distincts. Au nord-est, entre les hameaux du Mas et de La Bessonnière, on voit encore une pile et les traces d’une des culées.

La direction va être pendant quelque temps franchement sud-nord. L’aqueduc, auparavant, longe une vallée qui porte le nom significatif de vallon d’Arche. On y voit, à l’ouest du hameau de Bissieu, une trace de maçonnerie réticulée qui a pu faire partie ou d’un pont ou d’une substruction, et l’on s’enfonce alors, en suivant la conduite à l’ouest, dans la pittoresque vallée du Bosançon. Cette petite rivière est formée de deux branches, et l’aqueduc pénètre successivement dans l’un et l’autre des deux vallons, ce qui lui fait faire un double contour assez allongé. Il traverse la branche principale, qui forme la limite des départements de la Loire et du Rhône, sur un pont de quatre arches, de vingt-six mètres de longueur entre les culées ; il en reste des fragments assez importants : la partie inférieure de la culée d’amont et la dernière arche d’aval, dont le parement est réticulé, jusqu’au radier, se sont conservées. Du pont sur Le Petit-Bosançon, commune de Saint-Didier-sous-Riverie, reste encore une pile debout ; ce pont était peu large mais très élevé.