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sans doute plus sommaires, à ceux que pratique la Société actuelle de l’Acqua Marcia, qui, en les exécutant, a retrouvé quelques traces des drains anciens.

Le texte de Frontin présente une lacune regrettable, à ce passage même où il est question de l’emplacement de la prise d’eau ; quelques mots seulement, mais importants, ont disparu. Voici l’état du texte :

« Sublacensi aulem, quae sub Nerone principe primum strata est, ad miliarium tricesimum octavum sinistrorsus intra passus ducentos fontium… sub… bus petrei[s]… stat immobilis stagni modo colore praeviridi. » Il est très permis de voir, dans les fragments de mots… «… bus petrei[s].. », une allusion aux drains collecteurs. L’éditeur Dederich rétablit ainsi la fin de la phrase : « fontium infinita multitudine sub fornicibus petreis scatenti slat immobilis, etc.[1] »

La richesse en veines liquides à cet endroit de la vallée était loin d’avoir été entièrement exploitée par le préteur Marcius, puisque après avoir découvert dans les siècles suivants d’autres sources dans les monts Albains[2], et aux environs immédiats de Rome[3], on revint, sous Auguste, au voisinage de la source Marcia, et que l’on enrichit l’ancien aqueduc des eaux d’une autre source captée à huit cents pas plus haut[4] ; qu’enfin, sous Caligula et Claude, on construisit un nouvel aqueduc où furent envoyées les eaux de deux autres sources du voisinage (Curtia et Caerulea). Ce fut l’aqueduc Claudia[5], inauguré en l’an 803 de Rome (49 ap. J.-C.), en même temps que l’Anio novus, parlant d’un peu plus haut et dérivant par un second ouvrage les eaux de l’Anio.

Au temps de Frontin, c’est-à-dire sous les règnes de Nerva et de Trajan, neuf aqueducs étaient donc construits et en service

  1. La traduction serait donc : « A deux cents pas sur la gauche de la voie Sublacensis, qui fut pavée pour la première fois sous le principat de Néron, vers le 38e milliaire, cette eau, qui provient d’une multitude infinie de sources jaillissant sous des galeries dans le rocher, forme une nappe immobile comme la surface d’un étang, et d’une belle couleur verte.
  2. Eau Tepula, conduite en l’an de Rome 627, par les censeurs Cn. Servilius Cépion et L. Crassus Longinus (De aq., 8). — Eau Julia, captée par Agrippa en 719. — (Voir ci-dessus, p. 13.)
  3. Eau Virgo, amenée aussi par Agrippa en 740 (De aq., 9, et eau Alsietina, datant également du règne d’Auguste.
  4. Elle fut appelée Augusta. (De aquis, 12).
  5. Ibid., 13.