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est-ce avec d’autant plus d’assurance que l’on peut se représenter des chambres et des captages semblables sur les hauteurs des monts d’Iseron et de Pollionnay (Font de L’Orme, Font du Fumoy, etc.). Mais le système était ici plus complexe qu’au Mont-d’Or, où l’on avait pu rencontrer des sources tout près du niveau où passait l’aqueduc ; au contraire, pour le réseau d’Iseron, de Pollionnay et de Vaugneray, on avait dû opérer les captages à des niveaux très différents ; de là le nombre de branches accessoires.

On s’exposerait à de graves erreurs si l’on prenait pour type unique les grands aqueducs de Rome, où une seule source à la tête du canal suffisait à lui fournir son débit. C’est ainsi que ces branches de l’aqueduc de Craponne ont été souvent considérées à tort comme de simples canalisations rurales, tandis qu’il faut sans hésiter y reconnaître les vaisseaux nourriciers d’une artère principale, les uns se reliant séparément à cette artère en différents points, les autres se rassemblant auparavant dans un bassin collecteur. L’aqueduc d’Arles était constitué de la même manière[1]. Ses deux grandes branches, celle d’Eygalières et celle des Baux, recueillaient, par de petits canaux afférents : la première, de nombreuses sources captées successivement le long des pentes boisées qui régnaient entre les anciennes villes de Glanum (Saint-Rémy) et d’Ernaginum, ainsi que vers la région de Fontvieille ; la seconde, l’eau, de quatorze petites sources qui venaient, à la Font-d’Arcoule, se déverser dans un bassin commun, et de même plus bas, les eaux supérieures réunies de la vallée d’Entreconques. Il n’y a donc rien que de conforme aux usages romains, dans l’existence du bassin collecteur réunissant, au-dessus du hameau de Montferrat[2], les eaux des sources supérieures, soit du côté d’Iseron, soit du côté de Saint-Bonnet et de Pollionnay.

Prises d’eau par barrages de dérivation. — Ainsi, les aqueducs de Lyon nous fournissent des exemples variés et typiques de captages de sources ou de ruisseaux. Voici maintenant, au pied du mont Pilat, une prise d’eau à l’origine par dérivation d’un cours

  1. D’après une brochure très documentée : Les aqueducs antiques d’Arles, par A. Gautier Descottes, Tours (Paul Bouserez), 1876.
  2. V . ci-dessus, p. 60.