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naturellement amené à fermer le circuit X A B C Y (Pl. II, à la fin du volume) avec une pente continue dans le même sens : on se donnait ainsi la possibilité d’y faire passer toute l’eau de l’aqueduc, soit en cas d’avarie au siphon, soit en cas d’eau trouble après les crues, ce qui évitait les dépôts dans les tuyaux[1]. En temps ordinaire, pour que la section X A ne se détériorât pas par le dessèchement, on y laissait toujours passer une certaine quantité d’eau. On fut ainsi conduit sans doute à boucher entièrement un des orifices, son débit passant au canal de contour. L’antériorité du siphon se prouverait encore par la pente très réduite que nous avons constatée à ce canal (0m,00025 par mètre) : il a fallu qu’elle s’accordât avec la différence de niveau entre les réservoirs de chasse et de fuite, puisque ce canal de détour se reliait avec l’aqueduc à l’entrée du réservoir de chasse d’une part, de l’autre, à la sortie du réservoir de fuite. Supposons, au contraire, le canal antérieur au siphon. Pourquoi eût-on créé dans cet intervalle une pente moyenne spéciale moindre que partout ailleurs pour un aussi long parcours ? De plus, pouvait-on faire le raccord du siphon avec le canal aussi facilement que pouvait se faire l’inverse ? On n’est pas maître de la charge d’une conduite forcée comme on l’est de la pente d’un canal[2].

Mais ce siphon de Saint-Genis et ses abords, toute cette région en un mot, amène M. de Gasparin à bien d’autres conjectures. Il y a eu là, selon lui, tâtonnements sur tâtonnements. Non seulement le siphon a servi de machine à expériences, mais on a fait encore, avant de l’établir, d’autres essais manques. Voici son raisonnement, qu’il me faut transcrire en entier, puisque aussi bien il signale un fait qu’il est indispensable d’expliquer.

Les tranchées supérieures entre Saint-Chamond et Saint-Genis. — « On trouve[3], parallèlement au canal (l’aqueduc venant d’Izieux), un canal supérieur sur le revers de tous les vallons

  1. A la vérité, ceci est de peu d’importance, car l’ouverture des robinets de vidange (colluviaria) suffisait à chasser ces dépôts une fois formés dans les parties basses.
  2. Tout porte à croire cependant que, si le contour est postérieur au siphon, il ne l’est que de peu de temps. L’insuffisance du passage unique et l’avantage d’un contingent supplémentaire pour le bon fonctionnement de l’ensemble de la conduite durent en effet s’apercevoir dès la mise en service de celle-ci.
  3. Ouvr. cité, p. 13.