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de même de certains aqueducs des provinces, encore plus récents, tels que, parmi bien d’autres, l’aqueduc de Dougga en Tunisie, où l’on admire le beau pont, tout en blocs massifs, de l’oued Gatoussi (fig. 87). Mais souvent aussi, quand cet appareil de gros blocs était usité, il enfermait, comme les autres parements, un blocage de mortier et de petits matériaux : l’aqueduc de Constantine (fig. 84) en offre un exemple ; ou bien la partie supérieure de l’ouvrage, au-dessus des piliers, présentait un mince appareil de briques ou de moellons derrière lequel se tassait le blocage. Telles sont les parois des aqueducs Tepula et Julia au-dessus de l’eau Marcia, celles de l’Anio novus au-dessus de l’eau Claudia, ou les arceaux de l’aqueduc d’Oudna, en Tunisie (ig. 86).

Classement des divers types de maçonneries romaines. — Les renseignements que donne Vitruve (II, 8) sur les divers genres de maçonnerie montrent assez que l’emploi du mortier formant avec les petits matériaux le noyau des massifs était devenu à son époque le procédé habituel. Bien qu’il annonce dans la préface de ce IIe livre un aperçu historique de l’art de bâtir[1] il abandonne vite cet intéressant projet pour parler de la confection des briques, puis des divers éléments qui composent le mortier ; il s’étend longuement sur la construction en moellons (caementitiae structurae), et mentionne par son nom seul (quadrati lapides) la structure à gros blocs prismatiques.

Le système de maçonnerie qu’il indique en première ligne comme étant le plus répandu à son époque est précisément le système réticulé, que nous voyons appliqué aux aqueducs de Lyon. Il énumère ensuite, tout en donnant des indications pratiques sur l’emploi du mortier et son union avec la pierre, les divers genres d’appareils et leurs modes de liaison, soit entre les pierres des parements, soit avec la masse interne. Perrault a fait remarquer justement que l’ordre de cette énumération n’est

  1. « Namque hic liber non profitetur unde architectura nascatur, sed unde origines aedificiorum sint institutae, et quibus rationibus enutritae et progressae sint gradatim ad hanc finitionem. »