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tout le parcours des aqueducs de Lyon, le sous-sol constitué par du terrain primitif est extrêmement solide, et souvent on a pu se contenter d’établir la maçonnerie sur le roc sans creuser celui-ci. Aux piles qui subsistent on constate cependant, en général, que les fondements sont d’environ un mètre de profondeur, et atteignent quelquefois deux mètres quand la pile est très élevée. Il y a toujours au niveau du terrain un empattement latéral de 20 à 30 centimètres.

Dans le cas d’un sous-sol inconsistant, Vitruve recommande les fondations sur pilotis[1] : pieux de bois dur passés au feu, enfoncés à des distances très rapprochées ; intervalles entre ces pieux remplis avec du charbon de bois, et matériaux très solides par-dessus, c’est-à-dire sans doute maçonnerie liée par de forts libages. Aux environs immédiats, de Lyon, le terrain d’alluvions quaternaires, bien moins ferme que le gneiss et les micaschistes d’amont, sans aller jusqu’à exiger des fondations sur pilotis, demandait pourtant certaines précautions de plus. Au pont à siphon de Beaunant, les fondations, principalement près du lit du ruisseau, contiennent de grands blocs de pierre de taille, évidemment destinés à asseoir plus sûrement, le massif et à garantir sa consistance.

Les fondations sous l’eau se pratiquaient chez les Romains avec des mortiers à prise rapide, dont la composition et la fabrication seront expliquées plus loin. Mais sur le parcours des aqueducs de Lyon, aucune rivière ne se rencontrait assez importante pour nécessiter des fondations spéciales. Si une ou deux piles devaient plonger dans l’eau, il était très facile de détourner momentanément le cours d’eau pour permettre des fondations à sec.

Construction des voûtes d’arcades. — Les piles achevées, on passait à la construction des voûtes d’arcades. « Si l’on jette les yeux sur un monument romain voûté en maçonnerie, dit M. Choisy, si l’on examine, par exemple, une des longues files d’aqueducs de la

  1. « Si locus erit congesticius ad imum aut paluster, tunc is locus fodiatur exinaniaturque et palis alneis aut oleaginis aut robusteis ustilatis configatur, sublicacque machinis adigantur quam creberrimae, carbonibusque expleantur intervalla palorum, et tunc structuris solidissimis fundamenta impleantur. » (Vitruve, iii, 4.)