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remplie en faisant usage des simples cintres en charpente. Les bois, même les mieux assemblés, jouent, travaillent, se tourmentent au moindre changement de température, et une voûte monolithe, incapable de suivre dans ces déformations la charpente qui lui a servi de moule, sera sans cesse menacée, par suite du retrait ou des affaissements éventuels des cintres, de se trouver sans appui[1]. » Au contraire, avec le dispositif indiqué, il y a comme un bloc indépendant, avant la prise complète, dans chaque alvéole formée par les entrecroisements des nervures. La charpente de soutien peut jouer un peu, la masse superposée n’en souffre pas sensiblement.

Cette charpente consistait donc en un certain nombre de cintres légers, soutenus par une saillie de la maçonnerie aux naissances ou à la hauteur du joint glissant, pour soutenir eux mêmes les petits arcs élémentaires, faits d’une seule rangée de briques et plus ou moins distants les uns des autres, selon la profondeur et les autres dimensions de l’arcade. Ces cintres étaient reliés entre eux par des couchis, sur lesquels s’appuyaient les quelques lignes longitudinales de briques dirigées suivant les génératrices de la voûte, c’est-à-dire suivant des plans convergeant vers son axe Le réseau ainsi formé suffisait, avec l’aide des cintres et des couchis, à soutenir le blocage qui s’élevait horizontalement.

Aux aqueducs de Lyon, les briques formant l’armature sont souvent remplacées, comme celles des chaînes horizontales des piles, par ces larges tranches de micaschistes dont j’ai dit un mot plus haut, carrées, de 0m,60 de côté, épaisses de 5 à 6 centimètres ; c’est souvent aussi une alternance aux têtes d’arceaux entre une brique et une de ces pierres, ce qui produit un effet décoratif assez heureux (fig. 25). Ces arcs de tête sont presque toujours enveloppés à l’extrados par une ceinture de briques posées à plat, dessinant sur le parement un mince cordon rouge qui l’agrémente aussi (fig. 99).

Bandeau au-dessus des voûtes. — Quand la maçonnerie de blocage s’était élevée entre les tympans jusqu’au niveau du faîte de cet extrados ou à quelques centimètres plus haut, il restait

  1. Ouvr. cité, p. 39.