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à établir la cuvette de l’aqueduc, ses piédroits et sa voûte. Généralement on disposait d’abord un dallage faisant plus ou moins saillie à l’extérieur pour former un bandeau horizontal. À l’aqueduc du Gier, c’était une assise double de briques qui, sans faire toujours saillie, tranchait comme le cordon cintré par sa couleur vive, et contribuait de même à l’harmonie du monument (fig. 43, 99).

Fig. 101. — Aqueduc de Fréjus (contreforts).

Dans certains endroits où l’on a été obligé de donner une plus grande épaisseur aux piles à cause de leur élévation, les arcs de tête ont été construits en retrait sur les piles de 15 à 20 centimètres, afin de ne pas donner aux murs du canal une épaisseur inutile. Cela forme entre deux arcades voisines une ante ou contrefort qui monte des deux côtés de l’aqueduc à l’aplomb de la façade jusqu’au bandeau ou même jusqu’au faîte (fig. 24, 28, 43, 99). L’aspect n’en est pas disgracieux, au contraire :il en résulte un heureux effet de relief et de légèreté[1].

  1. C’est moins élancé toutefois et moins élégant que les contreforts de l’aqueduc de Fréjus (fig. 101), semblablement placés, mais construits en éperons. Tout est remarquable d’ailleurs à ces arcades de Fréjus, le détail aussi bien que l’ensemble. Elles sont construites en moyen appareil rectangulaire, gardant les traces d’échafaudages. La voûte est tout entière appareillée en claveaux taillés convergents, les piles sont minces et hautes : le tout est d’une harmonie et d’une sveltesse merveilleuses.