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D’après ces comparaisons, les travaux d’art de l’aqueduc du Gier prouvent avec autant de force que son ingénieux tracé une expérience très sûre et une habileté consommée, à défaut des données précises que possède la science moderne. Je verrais dans leur hardiesse un indice de plus en faveur de l’hypothèse qui me fait reporter cette construction au deuxième siècle. Plus il s’est construit d’aqueducs à la fois, moins on a dû se montrer timide dans les essais d’allégement, et l’aqueduc du Gier, par son profil dégagé, me semble beaucoup plus voisin de l’aqueduc de Ségovie, qui est du règne de Trajan, que des superbes, mais épais massifs construits au voisinage de Rome sous le règne de Claude.

Substructions pleines. — Il n’y a que peu de chose à dire sur les massifs hors de terre sans arcades. Le nivellement exige souvent pour l’aqueduc une certaine élévation au-dessus du sol, trop faible cependant pour qu’il y ait avantage à y ménager des ouvertures, qui compliquent toujours la construction. Il arrive fréquemment qu’à la suite des massifs pleins élevés — et nous en avons vu assez d’exemples — le terrain s’abaissant progressivement au-dessous du niveau de la conduite, des arcades prennent


    donne 0,49 au lieu de 0,60, épaisseur que j’ai mesurée. Le rapport est sensiblement le même qu’entre 0,528 et 0,650. Nous pourrions, pour ce même pont, faire le calcul de la largeur E qu’on donnerait aux piles en fonction de l’ouverture D = 4m,65, de la hauteur H des piédroits = 2 mètres, et de la surcharge K au-dessus de la base d’un des piédroits. Si nous prenons S = 2m,50, et si nous appliquons la formule de Léveillé :













    l’épaisseur réelle étant de 2m,60, l’ingénieur romain n’a pas dépassé de beaucoup, comme on voit, le chiffre qu’auraient donné nos calculs modernes.