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vation des tourelles qui les surmontaient. Ces tourelles se voient encore, à droite de la via Cassia ; elles sont en appareil réticulé, et se terminent en forme de cône ou de pyramide.

L’exemple de tous les regards que l’on rencontre ainsi différemment espacés sur le parcours d’un aqueduc en tranchée, montre qu’il n’y avait pas de règle fixe pour cet espacement. À l’Aqua Trajana, il est de 50 à 100 mètres ; à l’aqueduc de Bologne, les regards se suivaient à des intervalles de 200 à 250 mètres, tandis qu’à celui de Bougie ces intervalles se réduisaient à 48 mètres ; ils sont de 50 à 100 mètres à l’aqueduc de Dougga, en Tunisie.

Fig. 112. — Regards à l’aqueduc de Dougga.

Cette ville, l’ancienne Thugga, si remarquable par les monuments qu’ont mis au jour les fouilles de ces dernières années, offre, en ce qui concerne l’approvisionnement d’eau, un intérêt de premier ordre. Indépendamment des nombreuses citernes publiques et privées qui récoltaient les eaux pluviales, elle était alimentée par deux aqueducs, de longueur très inégale, l’un de quelques centaines de mètres seulement, l’autre de quatre ou cinq lieues. Ce dernier a conservé un très grand nombre de puits de descente dont la maçonnerie émerge encore du sol, à des hauteurs variées, jusqu’à plus de deux mètres (fig. 112). Leur section, intérieurement, est circulaire, de 1 mètre de diamètre, et carrée extérieurement jusqu’à une certaine hauteur, probablement jusqu’au niveau du sol antique, au-dessus duquel ils apparaissaient cylindriques, s’élevant jusqu’à 2 ou 3 mètres, on ne peut au juste le savoir, tous étant à présent plus ou moins tronqués. Les parois