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pans, l’autre arrondie et plus forte, sur laquelle s’abattait le marteau. C’était donc une sorte de burin plutôt que la pointerolle proprement dite, usitée de notre temps, tige plus courte et maintenue en son milieu par un manche ajusté comme celui d’un marteau. Il est vrai qu’on a retrouvé aussi un instrument pareil, à peu de chose près, à cette pointerolle moderne (fig. 118), dans une fouille opérée à La Maladrerie, non loin de Villefranche-d’Aveyron, sur l’emplacement d’une ancienne mine de plomb[1]. Mais le maniement de l’outil est le même dans les deux cas, à la seule différence du maintien de la tige par le manche ou par la main.

Fig. 118. — Pointerolle romaine.

Le marteau (τυπίς, malleus) ne différait pas de celui qu’emploient nos mineurs et carriers : tête plate pour frapper sur le burin, extrémité opposée pointue, à quatre faces ; le manche était mince et court, ne dépassant guère 0m,20 à 0m,30 ; l’outil pesait 2 kilog. 1/2 en moyenne. Mais il y avait des instruments contondants beaucoup plus lourds, qu’on appelait fractaria : c’étaient des masses de fer pesant, d’après Pline, 150 livres[2], soit près de 50 kilog., ce qui paraît un peu invraisemblable, à moins qu’on ne les manœuvrât comme des moutons en les hissant, suspendus à une corde, à une certaine hauteur et en les laissant retomber par leur propre poids sur le bloc à détacher, ou en les poussant par balancement contre la paroi.

Le pic (fossaria dolabra) était une lame plate, épaisse, aiguë d’un bout et repliée de l’autre en forme de douille, pour recevoir

  1. V. Daubrée, article cité, Revue archéologique, 1881.
  2. (Pline xxxiii, 21). Il recommande l’emploi de ces masses à défaut de l’emploi du feu. « Saepius vero, quoniam in cuniculis vapor et fumus strangulat, caedunt fructariis cl libras ferri agentibus. »