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seraient réparties comme plus haut entre les services public et privé. Si l’on suppose cette cuvette au delà du réservoir, celui-ci devient, comme nos réservoirs modernes, une sorte de régulateur journalier du débit. Mais alors pourquoi ne l’avoir pas placé au point le plus élevé et avant la première distribution ?

La citerne du Grand-Séminaire. — Sur l’ensemble de ces collines où aboutissaient les quatre aqueducs, on ne connaît qu’un autre grand réservoir antique, mais incomparablement mieux conservé, attendu qu’il est à peu près intact. Il se trouve dans le jardin du ci-devant Grand-Séminaire, à la cote d’altitude 232. En voici la description exacte, que complétera l’examen du dessin[1] (fig. 126).

La citerne offre en plan l’aspect d’un rectangle de 15m,75 sur 14m,05 ; elle est formée de trois chambres voûtées concentriques qui communiquent par des ouvertures en plein cintre ménagées au milieu des côtés. Ce n’est pas une voûte unique qui surmonte le tout, par conséquent : il faut se représenter un caveau rectangulaire constituant la chambre centrale, avec une double rangée de corridors voûtés en plein cintre qui circulent tout autour. L’ensemble forme une construction très massive dont les piliers sont de dimensions exagérées pour la masse qu’ils ont à soutenir. La symétrie n’est pas parfaite : ainsi les dimensions des ouvertures ne sont pas tout à fait pareilles ; elles varient de 1m,10 à 1m,44 de largeur; leurs axes deux à deux ne coïncident pas non plus exactement et la deuxième chambre n’est pas rigoureusement inscrite dans la première avec équidistance et parallélisme respectif des côtés.

Les parois de la citerne sont recouvertes d’un enduit de ciment pareil à celui des piédroits d’aqueducs et des réservoirs de siphons; son épaisseur est de 0m,03, et il s’élève jusqu’à la hauteur de 2m,83, c’est-à-dire jusqu’à la naissance des voûtes. Comme aux aqueducs aussi, les voûtes sont recouvertes d’un léger enduit de simple mortier. La maçonnerie est un blocage avec parement soigné de petits matériaux rectangulaires. Les joints de pénétration

  1. C’est une reproduction d’un dessin de M. Bosi, qui, ayant déjà étudié ce monument, a bien voulu m’accompagner dans ma visite.